La planification est un processus ponctué de moments collectifs significatifs. Des moments de lecture, des moments de dialogue, des moments de décisions collectives, des moments d’opérationnalisation et des moments de structuration de la gouvernance.
Il s’agit également d’un processus en continu. De plus en plus, on observe qu’une bonne planification doit être vivante. Elle doit évoluer pour s’adapter aux besoins de la démarche collective, ses opportunités et ses contraintes. En contexte de grandes turbulences, la planification doit être particulièrement souple et agile (voir section «Comment rester souples et agiles?»).
Il est intéressant de distinguer différentes formes de planification, bien qu’elles soient intimement liées les unes aux autres.
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Planification stratégique |
Planification opérationnelle |
Planification de la gouvernance |
| À quoi ça sert? |
Se doter de grandes orientations |
Se doter d’un plan d’action |
Se doter d’une structure pour décider et agir ensemble |
| Principaux objets |
- Vision commune
- Valeurs ou principes fondamentaux
- Cibles de changement, priorités ou grands objectifs
- Stratégies ou approches privilégiées
- Grands jalons de la démarche collective |
- Objectifs spécifiques
- Moyens/actions choisis
- Porteurs/ responsables des actions
- Contributions/ ressources nécessaires
- Échéancier |
-Rôles et responsabilités des parties prenantes
- Organigramme des comités
- Mécanismes de prise de décision collective
- Mécanismes de communications et de liaison
- Calendrier des grandes rencontres1 |
| Quelques conditions gagnantes |
- Mettre en place un processus inclusif et mobilisant
- S’assurer que tout est clair pour tous
- Faire des choix et non tout mettre
- Avoir une vision long terme et des cibles et stratégies sur 3 ans maximum |
- Prévoir de manière réaliste
- Prendre en considération la capacité d’agir collective et celle des porteurs d’actions
- Avoir un bon taux d’engagement au préalable pour mobiliser les contributions
- Ajouter du temps de réalisation pour réussir à faire les choses collectivement
- Avoir de bons mécanismes de suivi et d’ajustement
- Être plus précis pour 6 mois - 1 an et ajuster régulièrement |
- Mettre en place un processus inclusif et mobilisant
- Aborder les enjeux de pouvoir, au lieu de les taire
- Permettre des niveaux de contribution variés
- Diversifier les modes de communication
- S’assurer que le mode de fonctionnement est bien compris par tous et qu’il le demeure
- S’assurer d’avoir les bonnes personnes à la bonne place, selon les compétences et expertises attendues |
Chacune de ces formes de planification est importante et permet à une démarche collective de s’organiser pour agir ensemble. Le processus de planification peut s’avérer de longue haleine. En ce sens, l’exercice de planification requiert lui aussi d’être planifié!
En théorie, l’exercice paraît linéaire. Il est d’usage de commencer par la planification stratégique. En pratique, on réalise qu’entrer par une forme ou l’autre de planification nous mène généralement aux autres. Par exemple :
- Se poser la question de la gouvernance mène à se questionner sur ce que l’on souhaite faire ensemble.
- Élaborer un plan d’action invite à se doter d’une gouvernance appropriée.
On peut ainsi travailler les trois formes de planification dans l’ordre ou dans le désordre, sur une période plus ou moins longue. L’important, c’est de construire un processus qui permette de franchir ensemble de grands jalons.
Pour établir ces jalons, il est conseillé de nouveau de s’appuyer sur les besoins les plus urgents de la démarche collective, les défis vécus, les opportunités et les contraintes. Cette lecture permet d’identifier quoi planifier en priorité ou par où commencer pour mobiliser les parties prenantes. Une bonne lecture de la collectivité est une clé!