Lorsqu’un groupe ou une démarche décide de tenir une rencontre pour laquelle on juge avoir besoin d’un animateur, ce dernier a la tâche de proposer l’animation la mieux adaptée possible. Un certain nombre d’informations lui sont donc nécessaires dès le départ pour bien réfléchir au type d’animation à préparer, informations qui peuvent être obtenues lors d’un ou plusieurs entretiens préparatoires. Cette étape est très importante et il faut prendre le temps de bien s’y préparer (avec un canevas de questions au besoin).
L’animateur cherchera notamment à cerner :
Le besoin réel : En fait, plusieurs choses sont à mettre au clair. Normalement, la ou les personnes mandatées vont approcher l’animateur avec une demande. La première tâche de l’animateur est de s’assurer de bien comprendre cette demande. Il peut être vital pour le succès de la démarche que l’animateur tente de remonter à la source, pour comprendre le problème vécu, pour tenter d’identifier le besoin réel ou la cause sous-jacente, afin de s’assurer que la demande telle que formulée s’adresse vraiment à ce besoin.
Finalement, lorsque ce besoin est identifié, l’animateur et les responsables peuvent s’entendre sur le résultat attendu de la démarche, c’est-à-dire ce avec quoi ils veulent ressortir de l’animation, leur vision de la situation après l’animation et les effets de celle-ci.
Il n’est pas toujours possible de faire complètement le tour de cette question. Certains éléments peuvent être en partie insoupçonnés et émergeront plus tard. Le fait de quand même poser la question permet de créer une ouverture à ce processus d’éclaircissement des vrais besoins, qui en fait, est évolutif.
Le contexte : La tenue d’une rencontre ou d’un événement s’inscrit toujours dans un contexte plus large qu’il est important de bien saisir. L’animateur devrait s’assurer notamment de comprendre :
- L’histoire du groupe ou de la démarche : leur création, les événements marquants de leur parcours, leur évolution, les efforts semblables à l’animation demandée, ce qui a marché et ce qui n’a pas marché.
- Leur processus : quels sont leurs objectifs plus larges, leur vision du processus dans lequel ils sont engagés, le changement qu’ils souhaitent atteindre, l’impact qu’ils veulent avoir?
- Quel sont les acteurs impliqués et leurs rôles?
- Les liens du groupe ou de la démarche avec le milieu : quel impact a le milieu (la municipalité, la région, le territoire) sur le groupe ou la démarche et vice versa, quelles sont leurs relations, quels sont les impératifs à prendre en considération?
- La dynamique du groupe : la nature des liens, la qualité des relations, les tensions, les sujets difficiles, les inconforts possibles, le niveau d’engagement des acteurs, ce qui les motive, etc. Aussi, quels seront les comportements probables lors de l’animation elle-même : celui qui parle beaucoup, celui qui parle peu, celle qui prend trop de place, etc.
- Les atouts et les forces du groupe, les éléments positifs sur lesquels on peut bâtir.
- Et surtout : pourquoi, selon eux, ils en sont rendus là où ils sont actuellement? Qu’est-ce qui a conduit à la demande et au besoin actuel?
Un mot pour les accompagnateurs externes
Dans le cas où il s’agit d’un groupe ou d’une démarche qui fait appel à un consultant ou un accompagnateur externe, il peut être important pour celui-ci de demander :
- Pourquoi faire appel à un accompagnateur externe?
- Pourquoi le faire à ce moment précis?
- Quelle est l’opinion de l’ensemble du groupe sur la décision de faire appel à un accompagnateur externe? Est-ce que tout le monde est d’accord? Y a-t-il des résistances à ce sujet?