« La coordination efficace quand pouvoir, ressources et information sont vastement distribués entre plusieurs mains. Elle est tout à la fois une manière de voir, un outil diagnostic, un instrument d’intervention clinique: elle aide à détecter et préciser la nature des failles, à comprendre d’où viennent les dérapages, et à mettre au point des correctifs appropriés. » (Paquet, 2008)« Elle se réfère aux processus collectifs, formels et informels, qui déterminent, dans une société donnée et relativement aux affaires publiques, la manière dont les décisions sont prises et les normes et les institutions sociales élaborées. » (Hufty, 2007)
« L’ensemble des règles et des processus collectifs, formalisés ou non, par lequel les acteurs concernés participent à la décision et à la mise en œuvre des actions publiques. […] En plus d’orienter les décisions et les actions, facilite le partage de la responsabilité entre l’ensemble des acteurs impliqués, possédant chacun une certaine forme de pouvoir » (Lacroix et St-Arnaud, 2012; p.26)
Avant de parler de gouvernance de démarches collectives, il serait utile de définir la gouvernance de façon plus générale. De plus en plus nombreux sont ceux qui parlent de gouvernance et utilisent ce terme à toutes les sauces. Alors qu’il faisait traditionnellement référence à la façon de se gouverner, dans une société où les sources de pouvoir, de légitimité et d’autorité se multiplient, le sens du mot a évolué. On entend maintenant généralement la gouvernance comme la façon d’organiser les rapports, notamment la distribution des pouvoirs, des rôles et des responsabilités, entre des acteurs (groupes, individus, institutions) qui sont amenés à travailler ensemble vers l’atteinte de buts communs.
Selon plusieurs auteurs (voir à ce sujet : Lacroix et St-Amand, 2012; Hounmenou, 2003; Torre, 2011), l’intérêt grandissant que l’on porte à la gouvernance et la remise à l’avant-scène de ce concept dans les dernières décennies viendraient de plusieurs éléments de contexte, notamment :
- Une vision de plus en plus répandue selon laquelle il est important de prendre en considération la population et la diversité d’acteurs des milieux dans les processus de prise de décision et d’action.
- Une certaine crise de la démocratie, où l’on porte une plus grande attention à la légitimité qu’ont les instances de pouvoir de parler au nom des personnes qu’elles représentent et où l’on remet en cause la capacité des structures traditionnelles, notamment l’État, de réguler seules les rapports sociaux.
- La complexité croissante de la gestion des territoires en raison de la multiplication des échelles ou niveaux de gouvernement (local, supra-local, régional, provincial, national).
En résumé, en raison de changements dans les façons de faire, et surtout dans les façons de voir et penser les institutions publiques et l’action sociale, les acteurs se posent de plus en plus de questions sur la façon de se gouverner, de répartir les rôles, responsabilités et pouvoirs.
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Sources