Le choix de Communagir
Communagir fait le choix de diffuser différents contenus et outils de développement collectif dans une perspective très claire : celle du renforcement du pouvoir d’agir des collectivités (ainsi que des acteurs individuels et collectifs qui la composent). Ce choix est important puisque la mobilisation de collectivités pourrait être comprise dans une perspective instrumentale, c’est-à-dire qu’on pourrait chercher à favoriser la mobilisation des acteurs pour servir d’autres intérêts que les leurs, pour les mettre au service d’un changement qu’ils n’ont pas choisi, etc.
Selon nous, la finalité ultime de la mobilisation est en quelque sorte que les collectivités puissent devenir autrices et actrices des changements qui les concernent. En restaurant le statut d’acteur, la mobilisation permet de combattre l’inertie et l’impuissance face aux situations complexes avec lesquelles les collectivités doivent quotidiennement composer. À partir de cet ancrage, les collectivités peuvent choisir de s’inscrire dans des projets sociétaux plus larges et contribuer à des mouvements pour mener des changements plus globaux.
Cette perspective du développement du pouvoir d’agir peut éclairer le travail d’acteurs dont l’action se situe au-delà des collectivités locales. Que l’on soit une instance régionale ou nationale, un regroupement ou un réseau, le développement du pouvoir d’agir implique une préoccupation et des interactions avec les systèmes d’action locaux à qui on reconnaît d’emblée la légitimité de déterminer leurs propres visées. Celles-ci sont davantage des forces contributives (même si elles peuvent rendre la situation plus complexe!) que des obstacles.
Les avantages de miser sur le pouvoir d’agir
Miser sur le pouvoir d’agir constitue un avantage considérable dont les multiples effets vont du respect de la dignité des personnes et des collectivités à l’atteinte de résultats plus probants et plus durables, en passant par l’établissement de relations plus constructives entre les acteurs.
Le pouvoir d’agir peut en fait :
- aider les personnes et les collectivités appauvries à franchir les barrières psychologiques de la stigmatisation et de la culpabilisation;
- accroître l’autonomie d’action, tant individuelle que collective, et donc contribuer au développement d’une certaine résistance aux directives imposées par d’autres;
- permettre aux personnes et aux collectivités de déterminer par elles-mêmes les voies à privilégier dans leur développement;
- aider à construire des rapports gagnants-gagnants avec d’autres collectivités et faire reconnaître leur légitimité face à des instances externes.
Lorsqu’il se situe dans une perspective de développement du pouvoir d’agir, le processus de développement collectif démultiplie les effets positifs car il :
- suscite un engagement concret dans des projets, des actions, etc.;
- permet aux acteurs de se définir eux-mêmes (qui sommes-nous?), de se connaître et de se reconnaître (quelles sont nos forces, nos difficultés et nos défis?) et de décider ensemble de leur orientation (que voulons-nous?);
- renforce le sentiment d’efficacité personnelle ou collective, notamment par les résultats de l’action, et augmente le sentiment de confiance en soi et envers les autres;
- suscite l’espoir nécessaire au déploiement d’actions et d’activités;
- contribue au développement, au renforcement et au partage de savoirs (information, connaissances), de savoir-faire et de savoir-être (compétences);
- permet de développer de nouvelles compétences (politiques, démocratiques, etc.) et des vertus civiques (conscience de l’autre et de sa réalité, solidarité, etc.);
- renforce le sens de l’analyse et la capacité critique.
Les effets se situent donc tant au niveau des acteurs qui s’engagent dans un processus de mobilisation qu’au niveau des projets de développement eux-mêmes (qualité, pertinence, pérennité, etc.). Miser sur le pouvoir d’agir permet donc autant de renforcer la compétence des acteurs que de rendre l’action plus pertinente et les résultats plus probants et durables.